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J’ai pris ma décision définitive sans l'avis du papa...

« J’ai appris ma grossesse, le 24 décembre au soir. Ce qui aurait dû être un merveilleux cadeau de Noël a été pour moi une désolation. Je me sentais trop jeune (20 ans tout juste) et pas assez engagée avec mon ami (cela faisait 4 mois que nous étions ensemble).

Lorsque je lui ai annoncé, il n’a pas hésité une seule seconde : il fallait que j’avorte. Il ne se sentait pas d’assumer si tôt son rôle de père, étant encore lui-même très jeune (22 ans). Nous avions donc décidé de pratiquer une IVG.

J’ai voulu qu’il m’accompagne chez le médecin. Il est venu. Une échographie et un test de grossesse m’ont été prescrits. J’ai ramené les papiers chez moi et les ai laissés sur mon bureau. Puis, nous sommes allés réveillonner. Pendant mon absence, ma mère est tombée sur les papiers, les a lus, et a tout deviné.

A mon retour, quand elle m’a demandé si je n’avais rien à lui annoncer, j’ai tout de suite compris et lui ai assuré qu’elle n’avait pas d’inquiétude à se faire, puisque j’allais avorter. C’est alors qu’elle a arrêté la voiture, m’a regardée dans les yeux, et m’a demandé si c’était vraiment ce que je voulais… Elle m’a rassurée sur le fait que je pouvais compter sur son soutien et celui de mon père. Elle m’a rappelé qu’il existait des aides financières pour les mères célibataires démunies (ce que j’allais devenir) et que j’avais terminé mes études avec succès (j’avais mon diplôme depuis 6 mois, et effectuais des petit boulots ou des remplacements). Bref, elle m’a ouvert les yeux.

Maman à 20 ans

J’ai pris ma décision définitive sans l’avis du papa. Je lui ai dit dès le lendemain. Je n’aurais pas le cran de supporter tout le reste de ma vie d’avoir tué mon enfant. En tout cas, c’est comme ça que je le ressentais.

Il a été catégorique. Il n’était pas question pour lui d’assumer un enfant maintenant, d’autant qu’il démarrait une formation de 2 ans, à 200 kms de là. Pour lui, l’enfant n’était encore qu’un « amas de cellules ».

Il m’a fallu 2 mois et demi pour le convaincre qu’il ferait un bon père, qu’il avait quelques mois pour se préparer à cette idée, que s’il m’obligeait à avorter, je n’arriverais plus à l’aimer, que pour moi, c’était un enfant à part entière, et qu’on ferait face financièrement grâce au RSA et à sa demi-paye.

Le problème, c’est que ses parents n’étaient pas au courant de notre relation. Mon ami n’était pas encore prêt à la leur révéler, surtout vue la situation. Finalement ils l’ont su en février, et, bien qu’un peu angoissés par cette grossesse trop précoce, ils ont été heureux d’apprendre qu’ils allaient devenir grand parents.

 Nadège

J’ai pris ma décision définitive sans l'avis du papa...