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Ma mère et mon copain m’ont forcé la main....

Après une ivg, une mère en fait le récit et témoigne des facteurs qui l’ont poussée à cette décision et de la tristesse qu’elle ressent.

A l’époque, je venais juste d’avoir 18 ans et pour mon anniversaire mon copain m’avait offert un collier en or avec « je t’aime » dessus. C’était mon premier grand amour, et aussi celui à qui j’avais offert ma virginité. J’étais encore étudiante et lui, âgé de 2 ans de plus que moi, travaillait déjà.

Mais, six mois après notre rencontre, je suis tombée enceinte. Étant à l’internat, et à plus de 90 kilomètres de chez moi, je l’ai appelé au téléphone, lui ai appris la nouvelle et sa réaction a été : « qu’est ce que tu comptes faire ? » Je n’avais pas encore pesé les conséquences des paroles que j’allais prononcer ! Je lui ai dit que je ne pouvais qu’avorter vu ma situation. Évidemment, il m’approuva !

Pressions de l’entourage

Mais, plus le temps passait, plus je me rendais compte de cette petite vie qui grandissait en moi, et de l’inhumanité de mes paroles. Je décidais donc de changer d’avis et d’en faire part à mon copain. Subitement il ne me comprit plus. Ma mère non plus ne me comprenait évidemment pas ! Elle me disait que j’étais « grosse et laide », qu’elle ne m’avait jamais vue « aussi grosse et aussi laide »…

Alors je dus aller à contrecœur jusqu’à ce jour du jeudi 21 mars. Mon copain était venu me chercher et m’accompagner à l’hôpital. Je ne fis qu’enchaîner les crises de nerf. Mon copain ne savait plus quoi faire et l’infirmière non plus ! De plus, elle me confondit avec une femme qui venait se faire avorter pour la troisième fois. Elle me fit des remarques qui lui auraient coûté son poste si j’avais su qu’une infirmière n’a pas à juger les gens !

Ils viennent me chercher, ils m’opèrent et me remontent dans ma chambre : personne ! Quelques instants plus tard, mon copain revient et me demande comment je vais. Je deviens littéralement folle et lui demande comment lui se porte, maintenant que son problème est réglé. Il est resté bête devant moi, sans rien dire, alors je lui ai dit que j’espérais qu’il allait bien parce que moi j’étais malade de ce que je venais de faire.

Ce bébé qui manque

En rentrant, ma mère me dit que j’avais perdu du poids, je m’en fichais pas mal, ce que j’avais perdu c’était pas du poids mais mon bébé ! Et il me manque terriblement. Le temps a passé et il m’a fallu 1 an 1/2 pour ne plus en être malade et ne plus y penser tous les jours. Personne n’a été là pour moi, hormis une amie de 10 ans de plus que moi, qui a vraiment eu la patience de m’écouter et la gentillesse de m’ouvrir sa porte, parfois à minuit.

J’y repense encore souvent. Maintenant, ça fait 2 ans que cela m’est arrivé et je suis à nouveau enceinte de mon copain. Le temps a fait qu’il s’est excusé de ses actes, de m’avoir blessée et qu’il a tout à fait assumé cette nouvelle grossesse. Je suis maintenant prête à revivre cette chose merveilleuse que je m’étais interdite ! Mais tout est clair pour moi, je suis déjà mère depuis 2 ans.

Et mon enfant à venir ne sera plus le premier.

Témoignage d’une mère après une ivg, insistant sur la pression de la famille et des proches et sur sa douleur depuis.

Ma mère et mon copain m’ont forcé la main....