Parents – novembre 2011
Certaines femmes, quand elles sont enceintes, déclenchent un diabète. Cette pathologie peut compliquer une grossesse. Désormais on sait le prendre en charge dès le premier trimestre.
En France, 3 à 6% des futures mamans sont concernées.
[…] En France, toutes les futures mères bénéficient d’un suivi de grossesse remboursé à 100%. Un parcours très encadré avec un dépistage précoce du diabète gestationnel, pathologie qui touche 3 à 6% des femmes enceintes. La faute aux hormones placentaires sécrétées en grandes quantités à partir du 2ème trimestre, qui empêchent l’insuline d’agir correctement.Bébés XXL et mamans hypertendues
Pendant la grossesse, le pancréas travaille en surrégime pour en produire 2 à 3 fois plus que la normale afin de réguler le taux de sucre dans le sang. En général l’organisme s’adapte assez facilement mais parfois le pancréas n’arrive plus à fournir la quantité d’insuline nécessaire […] d’où l’apparition d’un diabète gestationnel. Sans traitement adapté, des effets délétères peuvent rapidement survenir. Comme une hypertension chez la future maman, qui peut déboucher sur une pré-éclampsie et son cortège de complications.
Du côté du bébé, le sucre en excès dans le sang maternel passe facilement la barrière placentaire […] Il n’est pas rare de voir ces nourrissons dépasser largement 4,5 kg à la naissance. L’accouchement risque d’être plus compliqué […]. Par précaution, les équipes médicales sont tentées de pratiquer une césarienne, un acte chirurgical pas anodin. Pour éviter ces difficultés, une nouvelle stratégie de dépistage plus précoce du diabète gestationnel a été mise en place.
Dépistage plus performant
[…] ils proposent aujourd’hui un dispositif plus performant en dépistant dès le début de la grossesse, les femmes présentant au moins un facteur de risque. Plus de 35 ans, surpoids, gros bébé, diabète gestationnel lors d’une précédente grossesse ou antécédents familiaux. Dès la première consultation, une prise de sang est alors prescrite pour doser leur taux de sucre. […] Le diagnostic établi, un traitement adapté est mis en route. Plus besoin d’attendre le 2ème trimestre.Pour celles qui sont négatives, un second contrôle est effectué entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée, réalisé cette fois avec un test biologique très performant. Cet examen, appelé hyperglycémie provoquée orale (HGPO), permet de doser le taux de sucre à jeun, puis une et deux heures après avoir bu une solution de 75g de glucose, autant dire vraiment très sucrée.
Régime et exercice physique
Si l’une des trois valeurs dépasse la norme, le diagnostic de diabète est confirmé. Vous êtes alors rapidement adressée à un diabétologue pour mettre en place un traitement. L’objectif n°1 : faire baisser votre taux de sucre dans le sang. Le plus souvent, des mesures hygiéno-diététiques suffisent. Une diététicienne vous aide alors à composer des menus en fonction de vos goûts et habitudes alimentaires, mais en privilégiant des sucres qui ne font pas trop grimper la glycémie. Comme les glucides lents et riches en fibre, type pain complet, pâtes, semoule, fruits frais, légumes verts…Mieux vaut éviter purée, riz à cuisson rapide, pain blanc, sodas…et autres confiseries. Autre règle d’or, répartir ses prises alimentaires sur trois repas et deux collations. Pour bien équilibrer ce diabète, il faut ajouter à ce menu une dose modérée mais régulière d’activité physique. [..]
Ces mesures simples, permettent à 70% des futures mamans concernées de poursuivre leur grossesse sans encombre et jusqu’au bout. Pour les autres […]un traitement à l’insuline est instauré.[…]Dans la très grande majorité des cas, régime et insuline suffisent à équilibrer votre diabète et vous accoucherez à terme sans problème.
Surveillance renforcée si nécessaire
Mais pour une minorité, tout ne se déroule pas comme prévu. Si vous souffrez d’obésité, si vos glycémies continuent de faire le yo-yo ou que des complications surviennent, vous êtes placée sous étroite surveillance. Consultations prénatales plus fréquentes, échographies supplémentaires pour vérifier la croissance du bébé et monitoring pour s’assurer de son bien-être. Si un souci est décelé, votre gynécologue-obstétricien provoque parfois l’accouchement un peu plus tôt que prévu. […]