LIVRE. Elle se croyait stérile, mais elle est tombée enceinte à 45 ans.
Dans Un bébé chez les quinquas (Flammarion), Sonia Dubois, l’ex-chroniqueuse de « Frou-Frou » se raconte avec un humour fou.
« La naissance de mon fils a été un vrai miracle », lance Sonia pour décrire l’arrivée d’Hippolyte, 2 ans et demi aujourd’hui. Le corps médical l’avait pourtant prévenue que son endométriose précoce (une maladie gynécologique) risquait de la rendre stérile. « À 22 ans, déjà, je ne pouvais pas avoir d’enfant. Mais je n’étais pas aigrie ni frustrée car je travaillais et voyageais beaucoup. » Puis à 45 ans, elle se met à enfler, littéralement : « Ma taille de guêpe – de gros bourdon pour être exacte – devient pachydermique « , écrit-elle avec auto-dérision dans Un bébé chez les quinquas. Sonia, alias Sosso, a l’impression que ses hormones « jouent au Rubick’s Cube ».
« J’ai mis ça sur le compte de la ménopause », nous confie-t- elle.
Trac et test de grossesse
Et puis une idée folle lui traverse l’esprit. Lunettes noires et bonnet enfoncé jusqu’aux yeux, pour éviter d’être reconnue, elle file à la pharmacie. Au moment de demander un test de grossesse, elle est paralysée par le trac pour la toute première fois de sa vie de comédienne. Dans sa salle de bains, elle découvre la vérité : « Enceinte ! tu parles d’une ménopause ! »
Il faut annoncer la nouvelle au futur papa, Robert Marcia, qui cosigne cet ouvrage. « D’abord, il n’a rien dit, une espèce de mer d’huile », raconte Sonia. Dans leur récit commun, son compagnon se remémore la scène : « Je reste d’abord scotché dans mon fauteuil comme un vieux retraité devant Questions pour un champion. » Quelques instants de réflexion. « Ensuite, ça a été formidable ! » s’émeut Sonia. D’autant que le papa, lui, l’est pour la troisième fois. Il sait y faire. Reste les autres. Les copains, les relations, le tout-Paris… Et d’imaginer les réactions : « Tu te prends pour une star d’Hollywood ? Un enfant à 45 ans, c’est bon pour une star du JT. » Elle aura droit à des amabilités du type « Mais enfin, tu es folle ! Tu vas gâcher le reste de ta vie ». « Je l’ai ressenti très rudement », confie Sonia. […]
De plus en plus de grossesses tardives : En 2010, quelque 35 300 femmes de plus de 40 ans ont donné naissance en France, selon l’Institut national d’études démographiques (Ined). Parmi elles, 156 avaient plus de 50 ans. Des chiffres multipliés par 4 depuis 1980.
« Je pense à Chopin… »
À ce moment-là, elle est chaque soir sur les planches. Elle décide de garder son secret, et continue de jouer tout en imaginant les réactions du bébé qu’elle porte :
« Ils sont là, les plus beaux jours de ma vie. » Viendront la naissance, les biberons, la crèche… Autant de découvertes tardives et inouïes pour celle qui jouait la naïve rigolote auprès de Christine Bravo dans Frou-Frou. Les premiers mois, les médecins de l’Hôtel-Dieu qui la suivent restent très prudents, craignant une fausse couche.
Enfin, un beau jour d’août 2009, Hippolyte arrive : « Je suis heureuse, écrit Sonia. Parfaitement. Totalement. Pleinement. (…) J’admire ses petites mains, aux doigts longs et fins comme dessinés au crayon. Je pense à Chopin que la légende familiale a intronisé notre cousin. (…) J’en pleure. » Restent un ou deux bémols. Quand, à la sortie de la crèche, Sonia doit encaisser les réflexions de mamans qui la prennent pour la mamie d’Hippolyte. « Je les renvoyais dans les cordes. Quand mon fils se jette dans mes bras, à la façon dont nous nous regardons, on voit tout de suite que je suis sa mère. »
(19-03-2012 Télé 7 jours – Marie-Anne Gongora)
Devenue mère à 46 ans, une femme écrit un livre relatant l’expérience de passer du stade où elle se croyait stérile à celui de mère heureuse.